June, 26th, 2014
PARIS | MODE MASCULINE SS 2015 | CARVEN
Pain. Paix. Liberté.
Pour sa sixième saison masculine, Guillaume Henry prolétarise Carven.
La collection Printemps / Été 2015, amene une vraie réflexion sur les canons de la simplicité, de la dignité et de la silhouette en soi. Inspiré par la classe ouvrière, Henry a présenté un vestiaire à la fois fonctionnel et sophistiqué.
Les volumes proposent une esthétique à la Doisneau ou Brassaï, très 1940-1950, les grandes années de Carven, avec celle des années 1936 du Front Populaire et son slogan “Le pain, la paix, la liberté”.
Tout est taillé ample, car cela donne de l’âme, comme ces vêtements que l’on se passe dans les fratries, entre frères ou sœurs ouvriers de tous bords. La robe sans artifice des boulangers et des bouchers sur leur façon de travailler lui inspira des lignes épurées et des coupes décontractées: manteaux ceinturés kimonos, vestes à revers étroits, col roulés à fermeture éclair ajustés et v-neck écoliers sont parmi les sommets.
La palette de couleurs monochromes suit aussi avec des ton sur ton pour une série d’éléments essentiels qui ont joué avec des proportions. Guillaume Henry propose une chemiserie en noir et blanc et en carottés, construite avec des manches carrées. Les pantalons-jogging aux élastiques à leur taille sont resserrés par un cordon coulissant.
La classe ouvrière existe toujours mais elle s’est “désolidarisée” sous l’effet de la crise économique et la montée de l’individualisme dans une société plus libérale. Guillaume Henry n’a pas voulu faire d’abattage, simplement contrebalancer des looks trop sexués comme ceux de la Milano Moda Uomo et du Pitti Uomo 86. Sa mode n’est pas adulatrice, simplement modeste avec charme.
Carven rend hommage à un quotidien poétique dans sa banalité, empreint d’une esthétique parisienne.
«À l’oeuvre on connaît l’ouvrier.», Aristophane aurait adoré.
Photos : GORUNWAY.COM
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