@AZZEDINEALAIAOFFICIAL
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Des femmes dans l’attente de l’improbable déambulent dans le pré de ses pensées. Tous les jours. Chaque jour. Celles d’être belles, rebelles et ascensionnelles. Il apprit la mode avec les femmes. À l’école des beaux-arts de #Tunis, à l’originaire de #Siliana, son professeur de dessin lui dit : “Vous, vous allez prendre la section sculpture.“ Il a eu raison, car cela lui plaisait. Fasciné par les robes de #Dior et de #Balenciaga qu’il scrutait dans les magazines, il les dessinait en essayant de comprendre où se trouvaient leurs coutures. La mère de son amie d’enfance #LeilaMenchari connaissait une cliente @Dior, et lui a demandé de l’aider à y entrer. Il y a passé cinq jours. Il a vu comment piqueter les revers des vestes tout en scrutant le Premier d’atelier. Et ils l’ont renvoyé. À vingt ans. Viré sans raison. Il pleura. Parti chez #GuyLaroche, il resta un an et demi. Leila Menchari lui dénicha une cham­bre de bonne au rez-de-chaussée, que la concierge lui a louée. Simone #Zehrfuss lui présente la romancière Louise de #Vilmorin. “Voici #Azzedine, un ami à nous qui apprend la couture.” La bienveillante amitié de Louise a forgé par les rencontres, les salons et les voyages, le velouté et la finesse intellectuelles dans l’esprit d’Azzedine. Les femmes commençaient à s’intéresser à son travail et d’un coup il est devenu la coqueluche. Sa petite taille lui a rendu service car tout le monde lui caressait la tête. Plus grand, il reste convaincu qu’il n’aurais pas eu le même succès. Il rechercha tout au long de son parcours-couture la Parisienne, qui n’existe nulle part ailleurs: fasciné par sa voix, son allure, sa façon d’ajuster sa robe. Il a aussi été couturier parce que Rita Hayworth, en robe de dentelle rouge, l’avait bouleversé, que les rondeurs de Silvana Mangano dans Riz Amer l’avaient subjugué, que ses patronnés sur les reins des filles du Crazy Horse l’ont formé, et qu’Arlette, Garbo, Jones, et tant de muses l’ont sophistiqué. Je n’ai jamais rencontré Mr. Alaïa. Un regret d’inachevé, comme sa quête de perfection jamais achevée. Je le pleure. Et la mode, l’implore. Allah yarhmou.
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#ALESSANDROBERGA | L’ÉDITOR
#PARIS #MODEDIPLOMATIQUE (at Azzedine Alaia)